Page:Austen - Orgueil et Prevention 1.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
217
ET PRÉVENTION

il vous faut être étrangère à l’un ou l’autre de vos parens ; votre mère ne vous veut plus voir si vous refusez M. Colins, et moi je vous défends de paraître en ma présence si vous l’acceptez. »

Élisabeth ne put que sourire d’un discours aussi singulier ; mais Mme Bennet, qui s’était persuadée que son mari verrait comme elle cette affaire, en fut vivement contrariée.

« Que voulez-vous dire, M. Bennet ? Vous rêvez, je crois ; vous m’aviez promis de lui ordonner…

» — Il y a deux choses, ma chère, deux choses dont je me suis toujours réservé le libre usage : la première c’est mon bon sens, la seconde mon appartement ; il me tarde d’y être seul. »

Tout espoir du côté de son mari était perdu, mais Mme Bennet malgré ce contretemps, ne renonça pas à son projet ; elle en parla plus d’une fois à Élisabeth, n’épargnant ni caresses ni menaces ; elle voulut gagner Hélen ; mais Hélen avec sa