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Orgueil

Quand elle en vint à l’endroit de la lettre où l’on parlait de sa famille d’une manière si peu favorable, sa mortification fut grande ; elle était trop pénétrée cependant de la justice de ces accusations pour chercher à les réfuter, et les circonstances auxquelles il faisait plus particulièrement allusion, comme s’étant passées au bal de Netherfield, ne pouvaient avoir fait plus d’impression sur lui que sur Élisabeth.

Le compliment adressé à elle-même et à sa sœur fut apprécié, mais s’il adoucit sa douleur, il ne la put consoler du mépris que le reste de sa famille s’était ainsi attiré. Et lorsqu’elle songeait que tous les chagrins de sa sœur chérie avaient été l’ouvrage de ses plus proches parens, son angoisse était extrême.

Après s’être promenée pendant plus de deux heures tout occupée de ses pensées, considérant encore et encore chaque événement, déterminant leur plus ou moins de probabilité, et s’accoutumant, autant que possible, à un change-