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ORGUEIL

de son beau-frère, et il résolut de faire tout ce qui dépendrait de lui pour découvrir le montant de ses avances, et acquitter cette dette sacrée, le plus tôt qu’il lui serait possible.

Dans les premières années du mariage de M. Bennet, toute économie avait été regardée comme chose parfaitement inutile, car naturellement, ils ne pouvaient manquer d’avoir un fils ; ce fils, dès qu’il serait majeur devait se joindre à son père pour annuler la substitution, et par ce moyen on ferait un sort à la veuve, et aux autres enfans. Cinq filles vinrent successivement au monde, cependant un fils était toujours attendu, et bien des années après la naissance de Lydia, Mme Bennet était sûre qu’il naîtrait enfin ; et lorsque tout espoir en fut perdu, il n’était plus temps de devenir économe ; Mme Bennet ne pouvait d’ailleurs s’y résoudre, et l’amour de son mari pour l’indépendance les avait seul empêchés d’excéder leur revenu.

Cinq mille livres sterling avaient été