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ORGUEIL

retrouver sa fille, furent passés, il retomba naturellement dans son apathie ordinaire ; sa lettre néanmoins fut bientôt expédiée, car quoique lent à entreprendre une affaire, il était prompt dans l’exécution. Il priait son frère de lui laisser connaître plus en détail, les obligations qu’il lui avait ; mais il était trop courroucé contre Lydia, pour lui envoyer le plus simple message.

Cette bonne nouvelle se répandit bientôt dans le voisinage, elle y fut reçue avec assez d’indifférence ; si Mlle Lydia Bennet avait été abandonnée sur le pavé de Londres, ou bien encore si ses parens l’eussent envoyée dans quelque ferme éloignée cacher sa honte et la leur, cela aurait fourni, il est vrai, plus de matière à la conversation ; mais enfin son mariage même offrait à la méchanceté force occasions de s’occuper, et les bons souhaits que formèrent pour sa prospérité toutes les charitables voisines de Meryton, ne perdirent que peu de sel à ce changement de circonstances, car avec