Page:Austen - Orgueil et Prevention 3.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
ORGUEIL

duira, se dit-elle, je pourrai alors plus sûrement former des conjectures. »

Elle reprit donc son ouvrage, s’efforçant de se calmer, et n’osant lever les yeux, jusqu’au moment, où une tendre curiosité les porta sur sa sœur ; comme le domestique approchait de la porte, Hélen était un peu plus pâle que de coutume, mais bien moins encore qu’Élisabeth ne l’aurait présumé. À l’approche de ces Messieurs son front se colora davantage. Cependant, elle les reçut d’un air assez aisé, et ses manières polies, sans être trop prévenantes, ne laissèrent cependant apercevoir aucune marque de ressentiment.

Élisabeth leur dit à l’un et l’autre aussi peu que la politesse le permît, et se remit à son ouvrage avec une assiduité que rarement elle y mettait. Une seule fois elle avait osé jeter les yeux sur Darcy ; il paraissait aussi sérieux que de coutume, et cet air aimable qu’elle lui avait vu à Pemberley semblait l’avoir abandonné, mais peut-être qu’en présence de Mme Ben-