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ORGUEIL

rais pu éviter ce malheur, moi qui connaissais Wickham… Oh ! que n’ai-je dit à mes parens un mot, un seul mot de ce que je savais sur son compte ! Si son caractère avait été bien connu, tout ceci ne serait pas arrivé : mais, hélas ! il n’est plus temps, le mal est fait.

» — J’en demeure consterné, s’écria Darcy. Mais dites-vous bien vrai ? Ne vous abuse-t-on point ?

» — Hélas ! non ; ils sont partis ensemble de Brighton dimanche soir ; on n’a pu les suivre que jusqu’à Londres : ils ne sont certainement pas allés en Écosse.

» — Et qu’a-t-on fait ? Quels moyens a-t-on pris pour la rendre à sa famille ?

» — Mon père est allé à Londres, et Hélen a écrit pour prier mon oncle de venir l’aider de ses conseils et j’espère que dans une heure nous serons en route. Mais toute démarche est inutile, je ne le sais que trop bien : comment rendre un tel homme raisonnable ; comment même pourra-t-on les découvrir ? Je n’ai