Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/226

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Hélen paraissait bien portante et Élisabeth eut peu d’occasions d’étudier son humeur, au milieu des nombreux engagements que leur bonne tante leur avait préparés ; mais Hélen devait s’en retourner avec elle à Longbourn, et Élisabeth pensa qu’alors elle aurait tout le loisir de faire sur elle ses observations.

Ce ne fut pas sans quelque effort qu’elle put se résoudre à attendre même leur arrivée à Longbourn pour communiquer à sa sœur les propositions de M. Darcy. Savoir qu’il était en son pouvoir de révéler une chose qui causerait à Hélen une si vive surprise, et qui en même temps satisferait un faible reste de vanité que tous ses raisonnements n’avaient pu vaincre, était un motif puissant d’être confiante, mais elle n’avait pas encore arrêté ce qu’elle pouvait dire et ce qu’elle devait taire, et la crainte d’être entraînée à répéter quelque chose au sujet de Bingley, qui pût renouveler les chagrins d’Hélen, la contraignit au silence.