Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/301

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des intimes de Wickham, s’ils lui connaissaient quelques parents ou amis qui pourraient nous aider à découvrir dans quel quartier de la ville il s’est caché. S’il y avait quelqu’un auquel on pût s’adresser avec l’espoir d’apprendre quelque chose à ce sujet, cela nous serait fort utile, car jusqu’à présent nous n’avons rien qui puisse nous servir de guide.

« Je ne doute nullement que le colonel Forster ne fasse tout ce qui dépendra de lui pour nous satisfaire sur ce point. Mais il me vient une idée : peut-être que Lizzy pourra nous dire mieux que personne s’il a encore quelques parents vivants, et quel est le lieu de leur résidence. »

Élisabeth comprit bien de quelle source provenait la confiance que son oncle semblait avoir dans ses lumières, mais elle ne put y répondre par aucune information satisfaisante.

Jamais elle n’avait ouï parler d’aucun des parents de Wickham, hors son père et sa mère, qui tous deux étaient morts depuis plusieurs années. Il était cependant possible que quelques-uns de ses frères d’armes en sussent plus qu’elle sur ce sujet : aussi attendit-on avec la plus vive impatience une seconde lettre de M. Gardener.

Chaque jour, à Longbourn, était maintenant un jour d’inquiétude et de tourment. L’heure de la poste, surtout, voyait accroître l’anxiété de toute la famille, et chaque matin on s’attendait à recevoir quelque importante nouvelle.

Mais, avant qu’on n’entendît de nouveau parler de M. Gardener, une lettre, d’un tout autre genre, adressée à M. Bennet, leur fut apportée ; elle était de M. Colins. Hélen avait reçu ordre de son père d’ouvrir les lettres qui viendraient pour lui en son absence ; elle la décacheta donc, et Élisabeth, sachant combien celles de son cousin étaient extraordinaires, voulut la lire aussi. Voici quel en était le contenu :

« Monsieur et ami,

« Par mon état, et plus encore par ma parenté avec vous, je me trouve requis de venir vous offrir mon compliment de condoléance au sujet de l’affreux malheur qui pèse