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Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/306

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chapitre 49


Deux jours après le retour de M. Bennet, comme Hélen et Élisabeth se promenaient ensemble dans le jardin, elles virent la femme de charge qui s’avançait vers elles, et, présumant qu’elle les venait appeler de la part de leur mère, elles furent à sa rencontre ; mais elles conjecturaient mal, car mistress Hill les ayant jointes, dit à Mlle Bennet : « Je vous demande pardon, mademoiselle, si je vous interromps, mais espérant que vous aviez reçu quelques nouvelles de Londres, j’ai pris la liberté de venir vous en demander.

— Que voulez-vous dire, Hill ? Nous n’avons point reçu de lettres de Londres !

— Comment, mademoiselle, s’écria mistress Hill avec la plus vive surprise, vous ne savez pas que voici plus d’une demi-heure qu’un exprès a apporté à mon maître une lettre de M. Gardener ? »

Et les deux sœurs de courir aussitôt, trop impatientes pour se donner le temps de lui répondre ; elles traversèrent à la hâte le vestibule et le salon, mais arrivées au cabinet de leur père, elles ne l’y trouvèrent point. Pensant alors qu’il était chez sa femme, elles s’y rendaient lorsqu’elles rencontrèrent le sommelier, qui leur dit :

« Si vous cherchez mon maître, mesdemoiselles, il se promène du côté de l’avenue. »

Sur cette information, elles reprirent le chemin du jardin, et traversèrent la pelouse sur les traces de leur père, qui fort tranquillement continuait sa promenade vers un petit bois situé de l’autre côté de l’avenue.

Hélen n’étant pas aussi légère qu’Élisabeth, demeura