Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/307

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bientôt derrière, tandis que sa sœur, tremblante et hors d’haleine, le joignit, et avec vivacité s’écria :

« Oh, papa ! quelle nouvelle ! mon oncle vous a-t-il écrit ?

— Oui, je viens de recevoir une lettre de lui par un exprès.

— Eh bien ! quelles nouvelles vous apprend-il, sont elles bonnes ou mauvaises ?

— En pouvait-on attendre de bonnes ? Mais, vous désirez peut-être voir cette lettre ? » dit-il en la tirant de sa poche.

Élisabeth la saisit avec impatience. Hélen les joignit en ce moment.

« Faites-en lecture à haute voix, dit leur père, car je sais à peine moi-même ce qu’elle contient.

« Rue de Grace-Church, lundi 2 août.

« Je me félicite, mon cher frère, de pouvoir enfin vous donner quelques nouvelles de ma nièce ; j’espère même que vous les trouverez assez satisfaisantes.

« …Samedi dernier, peu de temps après votre départ, je fus assez heureux pour découvrir dans quel quartier de Londres ils étaient tous deux cachés ; je réserve tous détails à ce sujet pour notre première entrevue : il vous suffit en ce moment de savoir qu’ils sont découverts, et que je les ai vus l’un et l’autre. »


— Cela se termine donc comme je l’avais toujours espéré, s’écria Hélen ; ils sont mariés.

— Continuez, Élisabeth. « Je les ai vus l’un et l’autre, ils ne sont point mariés, et je ne crois même pas qu’ils en aient l’intention, mais, si vous voulez remplir les engagements que je me suis hasardé à prendre en votre nom, j’espère qu’ils le seront dans peu de jours. Tout ce qu’on exige de vous est d’assurer, par contrat à votre fille, son égale portion de cinq mille livres sterling, réversibles à vos enfants après votre mort et celle de ma sœur ; de plus, de vous