Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Si vraiment !

— Et qu’a-t-elle dit de moi ?

— Que vous aviez pris la carrière militaire, mais qu’elle craignait fort que vous ne fussiez devenu un peu étourdi ; à une si grande distance, les choses, vous le savez, sont souvent singulièrement rapportées.

— Certainement », répondit-il en se mordant les lèvres.

Élisabeth espérait l’avoir réduit au silence ; mais bientôt il reprit :

« J’ai été fort surpris de voir M. Darcy à Londres, le mois dernier ; qu’est-ce qui peut l’y attirer maintenant ? Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois.

— Peut-être se prépare-t-il à conclure son mariage avec Mlle de Brough, répondit Élisabeth, il n’y a que des affaires bien importantes qui puissent l’y conduire dans cette saison.

— Sans doute, l’avez-vous vu, durant votre séjour à Lambton ? Je crois en avoir entendu dire quelque chose aux Gardener.

— Oui ! nous l’avons vu, il nous a présenté sa sœur.

— Et vous plaît-elle ?

— Oui, beaucoup !

— J’ai ouï dire, il est vrai, que depuis deux ans, elle avait infiniment changé en mieux ; lorsque je l’ai vue, la dernière fois, elle ne promettait pas beaucoup ; je suis vraiment aise qu’elle vous ait plu ; j’espère qu’elle donnera de la satisfaction à sa famille.

— Je le crois, elle a passé l’âge le plus critique.

— Êtes-vous passée par le village de Kympton ?

— Je ne m’en souviens pas.

— Je vous en parle, parce que c’est la cure que je devais avoir. D’ailleurs, c’est un site enchanteur, le presbytère est charmant, cela m’eût convenu sous tous les rapports.

— Comment ! vous auriez aimé à faire des sermons !

— Assurément ; je m’en serais occupé comme d’une