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Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/69

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laquelle, par excès de bonté, a daigné me nommer ministre de la belle paroisse d’Hunsford, où je mets tous mes soins à lui témoigner mon humble reconnaissance et à remplir avec zèle les rites et cérémonies institués par l’Église anglicane. Comme ecclésiastique, je dois, autant qu’il est en moi, procurer à toutes les familles la paix et le bien-être ; c’est pourquoi je regarde comme très importantes les ouvertures que j’ai dessein de vous faire dans cette vue. L’idée que je dois un jour hériter de la terre de Longbourn ne vous empêchera pas, j’espère, d’accepter de ma main le rameau d’olivier. Je ne puis qu’être affligé en pensant combien je pourrais un jour causer de peine à vos aimables filles ; je vous prie de leur en faire d’avance mes excuses très soumises et de les assurer que je suis prêt à leur offrir tous les dédommagements qui sont en mon pouvoir. Mais nous parlerons de cela plus tard. Ainsi, si vous n’avez pas de répugnance à me recevoir, je me propose de présenter mes respects à vos dames, lundi 18 novembre, sur les quatre heures, et j’abuserai probablement de votre hospitalité jusqu’au samedi de la semaine suivante ; ce que je puis faire sans conséquence, car lady Catherine de Brough me permet de m’absenter quelquefois le dimanche, lorsqu’un autre ecclésiastique prend ma place. Je vous prie, monsieur, d’offrir mes hommages respectueux à vos dames et de croire à la parfaite considération de

votre ami,
William Colins.

« À quatre heures nous devons donc attendre ce beau pacificateur, dit M. Bennet en fermant la lettre : cela m’a tout l’air d’un jeune homme bien consciencieux et bien poli, et cela doit être assurément une bonne connaissance à faire, surtout si lady Catherine lui permet de revenir souvent nous voir.

— Il y a du bon dans ce qu’il dit au sujet de nos filles, et s’il songeait à leur offrir quelque dédommagement, ce ne serait pas moi qui l’en détournerais.