Page:Austen - Persuasion.djvu/55

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prendre à Marie qu’elle ne devrait pas être si tenace, et surtout ne pas se mettre toujours à la place de ma mère. Personne ne doute de son droit à cet égard, mais il serait plus convenable de ne pas toujours le garder. Ce n’est pas que maman s’en soucie le moins du monde, mais beaucoup de personnes le remarquent. »

Comment Anna aurait-elle pu concilier tout le monde ? Elle ne pouvait qu’écouter patiemment, apaiser les griefs ; excuser l’un, puis l’autre ; les engager à l’indulgence nécessaire entre voisins, surtout quand il s’agissait de sa sœur.

Sa visite eut du reste un bon résultat ; le changement de place lui fit du bien, et Marie, ayant une compagne assidue, se plaignit moins. Les relations quotidiennes avec l’autre famille étaient très agréables, mais Anna pensait que tout n’aurait pas été si bien sans la présence de M. et de Mme Musgrove, ou les rires, les causeries et les chansons des jeunes filles. Elle était meilleure musicienne que celles-ci ; mais, n’ayant ni voix, ni connaissance de la harpe, ni parents indulgents pour s’extasier sur son jeu, on ne pensait guère à lui demander de jouer, sinon par simple politesse, ou pour laisser reposer les autres.

Elle savait depuis longtemps qu’en jouant elle ne