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Page:Austen - Persuasion.djvu/8

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disposé à faire quelque chose, mais à condition de ne pas se gêner. Élisabeth, à seize ans, avait succédé à tous les droits et à la considération de sa mère.

Elle était fort belle et ressemblait à son père, sur qui elle avait une grande influence ; aussi avaient-ils toujours été d’accord. Les deux autres filles de Sir Walter étaient, à son avis, d’une valeur inférieure.

Marie avait acquis une légère importance en devenant Mme Musgrove ; mais Anna, avec une distinction d’esprit et une douceur de caractère que toute personne intelligente savait apprécier, n’était rien pour son père, ni pour sa sœur.

On ne faisait aucun cas de ce qu’elle disait, et elle devait toujours s’effacer ; enfin elle n’était qu’Anna.

Lady Russel aimait ses sœurs, mais dans Anna seulement elle voyait revivre son amie.

Quelques années auparavant, Anna était une très jolie fille, mais sa fraîcheur disparut vite, et son père, qui ne l’admirait guère quand elle était dans tout son éclat, car ses traits délicats et ses doux yeux bruns étaient trop différents des siens, ne trouvait plus rien en elle qui pût exciter son estime, maintenant qu’elle était fanée et amincie.

Il n’avait jamais espéré voir le nom d’Anna sur une autre page de son livre favori. Toute alliance