Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/540

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baissés, absorbée dans ses pensées, sans sentir la chaleur du feu et sans rien voir au travers des vitres. Maria assise sur le pied de son lit, sa tête appuyée contre une des colonnes, tenant dans ses mains la lettre de Willoughby, la relisant phrase par phrase, s’écria enfin tout-à-coup : Ah ! c’est trop, c’est trop cruel ! Ah ! Willoughby, Willoughby, est-ce bien vous qui m’écrivez ainsi ? Ne fais-je pas un songe affreux ? Non rien, rien ne peut vous justifier ; non rien, Elinor, quoiqu’on ait pu lui dire contre moi. Ne devait-il pas suspendre son jugement ? Envoie-t-on un criminel au supplice sans l’entendre ? Ne devait-il pas me le dire quand je le lui demandais instamment, et me donner le pouvoir de me justifier. (Elle reprit la lettre.) Cette boucle de cheveux