Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/108

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— Monsieur, vous vous méprenez sans doute, lui dit Elinor, surprise de ce ton ; je n’ai pas du tout l’honneur de vous connaître.

— Allons donc, vous plaisantez ; n’avons-nous pas passé une heure ensemble chez Grays, l’autre matin ? Je vous reconnus à l’instant l’autre soir chez votre frère, qui je crois est le mien aussi : ainsi vous voyez que nous sommes intimes. D’ailleurs, dit-il, en souriant d’un air qu’il croyait bien fin, je suis aussi le frère d’Edward ; et l’on assure que vous ne le haïssez pas du tout, et qu’il est encore plus que moi votre ancienne connaissance.

— Monsieur, je ne hais personne, et nullement Edward Ferrars que j’aime et que j’estime depuis long-temps.

— Eh bien, d’honneur ! c’est