Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/144

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vement Maria ; il ne l’aimera jamais… ou il n’a jamais aimé Elinor. Bien certainement un cœur, tel que celui que vous supposez à Edward, ne peut s’attacher deux fois, et à deux objets aussi différens.

— Vous en revenez toujours à votre système de constance éternelle, ma chère Maria. Il prouve non seulement votre sensibilité, mais aussi, permettez-moi de vous le dire, l’exaltation un peu trop romanesque de votre esprit qui vous entraîne au-delà de la réalité. Quoi ! parce qu’on a eu le malheur d’être trompé dans un premier attachement, on aurait encore celui de ne pouvoir plus s’attacher à personne ? et parce qu’un cœur sincère et sensible a été déchiré, rien ne guérira sa blessure, et il doit rester isolé pen-