Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/291

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ses genoux, et d’aller chercher des secours. Il y consent avec peine, et dans moins de temps qu’il n’était possible de l’imaginer, il est revenu avec des domestiques et un grand fauteuil. Maria y est placée ; Elinor et le colonel marchent à côté d’elle, soutiennent sa tête penchée ; et le triste cortège revient ainsi à la maison, où l’alarme fut grande, ainsi qu’on peut le penser. Mais personne n’en soupçonna la cause : on l’attribua en entier au mal de la veille et au saisissement occasionné par l’air du matin en sortant de déjeuner.

Le mouvement commençait à la ranimer au moment où l’on arriva. Ses yeux s’entr’ouvrirent ; elle regarda languissamment autour d’elle, tendit la main à Elinor, et, se penchant sur elle, fondit en larmes : c’était toujours par des pleurs