Aller au contenu

Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

écrasée, brisée ; si vous saviez ce que je souffre ! Maman me guérira ; allez la chercher, Elinor ; mais lui et cette femme empêchez-les d’entrer. Je ne veux pas les voir ; je ne veux voir que vous et maman.

Elinor vit avec douleur qu’elle n’était plus à elle-même ; elle lui tâta le pouls, il était extrêmement agité, on ne pouvait pas compter les battemens, et le délire augmenta avec une telle rapidité, qu’Elinor fut vivement alarmée. Maria ne la reconnaissait plus ; tantôt elle la prenait pour sa mère et l’embrassait avec ardeur en lui disant les choses les plus touchantes et les plus incohérentes ; tantôt elle la repoussait avec horreur en la prenant pour madame Willoughby, qu’elle ne nommait jamais. Enfin Elinor se décida à envoyer chercher sans retard