Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

laisser dans un sommeil aussi pénible, quand tout à coup un bruit accidentel dans la maison la réveilla en sursaut. Elle se leva sur son séant, et s’écria avec un son de voix très altéré et de l’égarement dans les yeux :

— Est-ce maman ? Ne vient-elle pas ? Ô maman ! maman !

— Non, ma chère, pas tout-à-fait encore, lui dit doucement Elinor en l’aidant à se recoucher ; soyez tranquille, mon cher amour, elle sera ici avant qu’il soit long-temps.

— Qu’elle vienne, qu’elle arrive, s’écria Maria en délire, ou bien elle ne retrouvera plus son enfant. Elinor, dites-lui de venir ce soir même ; mais qu’elle ne passe pas à Londres, il la tuerait aussi, car il veut que je meure ! Il est venu avec sa femme, dans son caricle, tout exprès pour me tuer ; ils m’ont