devant moi que l’indigence la plus entière, un de mes amis me parla des bonnes dispositions de miss Sophie Grey pour moi ; il m’assura que sa belle fortune de 50 000 liv. sterling serait à moi dès que je voudrais dire un mot. Ma blessure m’avait un peu calmé. J’avais réfléchi sur ma situation ; je ne pouvais la faire partager à Maria ; je ne l’aurais pas même voulu, non plus que sa famille. Il fallait donc tâcher de l’oublier, et de m’en faire oublier. J’allais jusqu’à trouver de la générosité dans tout ce que je faisais pour y parvenir. Je laissai faire mon ami. Dès que je fus rétabli, il me mena chez miss Sophie Grey. Elle voulait se marier, et avec un homme à la mode, avec un élégant ; c’était tout ce qu’elle demandait. Moi, je ne voulais que son argent ; et nous fûmes bientôt
Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/355
Apparence