Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/361

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— Je l’ai lu, monsieur ; Maria ne m’a rien caché.

— Vous avez donc vu aussi cette infâme, cette détestable lettre qu’elle ne doit jamais me pardonner, non jamais jusqu’à ce qu’elle sache… J’en reviens à la sienne ; j’essayais d’y répondre, je ne le pus, mon courage m’abandonna. Mademoiselle Dashwood, ne me refusez pas votre pitié ; avec la tête et le cœur pleins de votre sœur, à qui je pensais sans cesse, je devais faire ma cour à une autre femme, paraître empressé, paraître heureux ! Ce ne fut pas tout encore. Vous vous rappelez cette maudite assemblée où nous nous rencontrâmes ? non, l’agonie n’est rien auprès de ce que je souffrais. D’un côté, Maria, belle comme tous les anges, appelant son Willoughby, me tendant la main, me deman-