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Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/423

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à peine qu’il pût exister d’autres chagrins que les miens, regrettant seulement celui qui m’avait abandonnée et trompée, qui avait médité ma perte, et vous laissant souffrir pour moi, sans m’en inquiéter, vous pour qui je professais une amitié si tendre, et qui m’en montriez une si dévouée,… Oh ! mon Elinor, votre cœur me pardonnera, je le sais ; mais le mien me reprochera toute ma vie une conduite aussi condamnable.

Ses pleurs et ses sanglots l’empêchèrent de continuer. Elinor y mêlait les siens et les plus tendres caresses ; et, sans trop la flatter, sans nier la vérité des reproches qu’elle se faisait à elle-même, elle se plaisait à les adoucir, à lui répéter combien sa franchise et son noble repentir les effaçaient, à la relever à ses propres yeux.