Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/424

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Maria serra tendrement sa main, en lui disant : Vous êtes trop bonne, chère Elinor. L’avenir seul peut tout réparer, et il le fera. J’ai formé un plan de vie, et je le suivrai. Tous mes sentimens seront gouvernés par la raison ; et mon caractère naturel, qui n’est pas mauvais, quoique ma conduite l’ait été, s’améliorera encore ; il ne sera plus un tourment pour les autres et une torture pour moi-même. Je vivrai seulement pour ma famille. Ma mère et mes sœurs seront le monde pour moi, et c’est bien assez pour m’y attacher et me faire aimer la vie, où j’ai une si bonne part de douces affections pour de chers objets qui ne me tromperont jamais. Vous les partagerez entre vous. Je n’aurai pas, j’en suis bien sûre, le moindre désir de m’éloigner de la maison et