Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/434

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tin, un séducteur, avec celui qui a si fort injurié notre plus cher ami, le meilleur des humains ! Non, non, ma chère Maria n’a pas le cœur fait pour être heureuse avec un tel homme ! Sa conscience si pure, si délicate, aurait senti tout ce que celle endurcie de son mari ne sentait plus.

Elle allait trop loin. Elinor vit le moment où Maria prendrait vivement le parti de Willoughby. Mais celle-ci soupira seulement profondément et répéta : Je ne voudrais rien changer que… Je ne voudrais pas qu’il fût trop malheureux. Pauvre Willoughby ! privé à jamais de tout bonheur domestique ! Des larmes remplirent ses yeux.

— Je crains, je crains fort, dit Elinor, qu’il n’en eût été privé quelque femme qu’il eût épousée, et même avec vous, Maria ; ou