Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/455

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wood craignait de hasarder une remarque, ou d’offrir une consolation. Malgré l’empire que sa fille aînée avait sur elle-même, et qu’elle tâchait d’exercer dans ce moment autant qu’il lui était possible, il était facile à sa mère de s’apercevoir qu’elle souffrait beaucoup. Elle vit alors que cette intéressante jeune personne s’était efforcée, en parlant de son chagrin, d’en adoucir l’impression pour ne pas ajouter à celui de sa mère ; elle vit que sa raison et son courage n’altéraient en rien sa sensibilité, et qu’elle avait été dans l’erreur, en pensant que sa fille aînée n’avait pas regretté Edward autant pour le moins que Maria avait regretté Willoughby, et avec de plus justes motifs. Elle se reprochait de s’être laissé dominer entièrement par le malheur de