Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/458

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Edward lui était cher, qu’au moment où elle devait y renoncer pour toujours. Dans les commencemens de son inclination pour lui, elle s’y abandonna sans crainte ; il ne lui vint pas alors dans l’esprit qu’il y eût des obstacles à un mariage entre elle et le frère de sa belle-sœur. Quand ensuite cette dernière le lui fit sentir, il était déjà trop tard pour en revenir à l’indifférence pour un homme qui lui convenait sous tous les rapports. D’ailleurs cet homme serait libre un jour de se marier à son gré, et dans chaque occasion il déclarait positivement que c’était la seule chose sur laquelle il ne prendrait de conseil de personne que de son propre cœur. Elinor sentait dans sa conscience qu’elle ferait son bonheur, puisque toute sa conduite annonçait qu’il lui