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Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/457

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CHAPITRE L.


Elinor éprouva bientôt la différence qu’il y a entre l’attente d’un fâcheux événement, et la certitude ; elle s’avoua qu’en dépit de sa raison elle avait toujours admis un léger espoir, tant qu’Edward ne serait pas marié, qu’il arriverait quelque chose qui romprait son mariage avec Lucy, soit des réflexions sur le caractère de cette jeune personne, soit la médiation de quelques amis, soit quelque établissement plus avantageux pour Lucy… Mais actuellement tout était fini ; ils étaient mariés, et elle condamna son propre cœur de cette flatterie cachée qui augmentait encore sa peine. Jamais elle n’avait mieux senti combien