Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/487

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une démarche qui devait me rendre ma liberté ; c’était de parler à Lucy avec franchise de l’état actuel de mon cœur. Je cédai à cette idée après quelques combats, et préférant lui parler moi-même, que de lui faire savoir par une lettre qu’elle aurait pu feindre de n’avoir pas reçue, j’allai à Longstaple où elle était alors, et j’eus avec elle un entretien où rien ne lui fut caché. Elle dut voir combien je vous adorais sans vous l’avoir jamais dit ; elle dut voir combien je serais malheureux, séparé de vous, uni à une autre femme ! Alors elle mit tout en jeu ; larmes, évanouissement, tendresse, reproches, prières, menaces, rien ne fut négligé. Elle parla à ma conscience. Enfin le résultat de cette visite, d’où j’avais espéré mon bonheur, fut de re-