Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/502

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geait d’épouser Lucy, avait percé dans l’expression très-faible de sa reconnaissance. À présent, dit-il, en pourrai-je jamais témoigner assez à celui qui assure mon bonheur ? Sans asile, et presque sans revenu, aurais-je osé demander cette main chérie ?

— Sans asile ? dit madame Dashwood, n’auriez-vous pas pu vivre ici avec nous ? Le gendre qui rendra mon Elinor heureuse comme elle mérite de l’être, sera toujours assez riche pour moi, et je partagerai avec lui le peu que je possède.

Elinor vint embrasser son excellente mère. Un peu moins romanesque qu’elle, elle savait bien qu’on ne vit pas d’amour, et que trois cent cinquante pièces par an, qui étaient tout ce qu’ils pouvaient espérer, en réunissant leurs