Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/57

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donnés à une autre aux dépens d’Elinor, provoquèrent son ressentiment. Quoiqu’elle n’eût encore aucune idée des projets sur mademoiselle Morton, mais cédant comme à son ordinaire à son premier mouvement, elle dit avec vivacité : Voilà en vérité une singulière manière de voir et d’admirer les ouvrages de ma sœur ! en faire un objet de comparaison, pour les rabaisser, c’est du moins peu obligeant. Qui est cette demoiselle Morton à qui personne ne peut être comparé ? à propos de quoi est il question d’elle et de ses talens ? qui intéresse-t-elle ici ? et mon Elinor nous intéresse tous. Alors prenant les écrans de la main de sa belle-sœur et les montrant encore au colonel ; il faut, dit-elle, n’avoir pas le moindre goût, le moindre sentiment du