Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/22

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Il est digne de remarquer que toutes les pustules ne se bornaient pas aux paturons ; il en venait çà et là, à la vulve, aux lèvres, etc.

À la première nouvelle de l’épizootie chevaline, on ne manqua pas de répandre le bruit qu’il y avait non loin de là des vaches atteintes de cow-pox ; on allait jusqu’à désigner les fermes où on les trouverait. M. Sarrans s’y transporta, et, après examen, il affirma qu’il n’y avait rien de semblable.

Au dire de M. Sarrans, de 100 bêtes chevalines qu’il a observées, trois juments seulement et deux chevaux auraient reçu la maladie des influences extérieures ; tout le reste l’aurait gagnée par contagion et voici comment :

Pour l’intelligence du récit, il faut savoir que M. Sarrans possédait à Rieumes une station de monte fort achalandée. Du 10 au 16 avril, 80 juments y furent conduites pour être saillies ; or, pour les contenir, on leur passait autour du paturon des entraves faites de cordes qui avaient servi à d’autres juments malades ; c’est par ces entraves que M. Sarrans suppose que la maladie s’est propagée. Question délicate.

Du reste, nul doute que la sanie qui coulait des paturons ne fût contagieuse. On a vu de ces chevaux se lécher, se mordre les parties malades et s’inoculer ainsi la maladie dans d’autres points ; on a vu des poulains la prendre sur les lèvres en tétant leur nourrice.

Voici la partie la plus intéressante. Au nombre des malades de cette épizootie se trouvait une jument, la jument de M. Corail ; c’est elle qui a fourni la matière de l’inoculation dont il faut maintenant parler.