Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/126

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Parisiens blafards que le roulis chagrine,
Descendez sous le pont, allez dans la cabine
Vous étendre au hamac.

Et toi, souffle, bon vent ! Soufflez, brises ailées
Qui nous fuites franchir sur les plaines salées
Tant d’espace en un jour ;
Brises qui, sous l’antenne, enflez la voile ronde
Comme un sein palpitant de bayadère blonde
Qui frissonne d’amour.

Souillez ! — Transportez-nous d’un hémisphère à l’autre,
Nous qui, sans réclamer d’autre aide que la vôtre,
Voyageons bravement,
Nous les hardis marins, toujours prompts à l’ouvrage,
Enfants au bras robuste, hommes dont le courage
Jamais ne se dément.

Bercez, bercez encor, sans brutales secousses,
Les cordages tendus dont, matelots et mousses,
Nous hantons les réseaux ;
Bercez-nous sur la vergue entre les voiles blanches,
Comme les bois chargés d’horizontales branches
Balancent les oiseaux.