Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/127

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Inclinez, inclinez sur la vague poudreuse
Notre svelte vaisseau, dont la carène creuse
A peine son sillon,
Notre brick si léger, sous sa robe de cuivre,
Que le plus fin voilier se fatigue à poursuivre
Son joyeux pavillon.

Nous quittons sans chagrin les plaisirs du rivage.
Notre cœur cependant emporte votre image
Qu’il reverra souvent,
Familles, vieux amis que nous laissons près d’elles !
Et vous maîtresses, vous beautés aux cœurs fidèles...
Comme l’onde et le vent !

Il est triste parfois, quand le ciel hurle et pleure,
De songer au rivage, à la calme demeure
Des mères et des sœurs,
Aux nouvelles amours des changeantes maîtresses :
N’importe ! l’ouragan et ses âpres caresses
Ont aussi leurs douceurs !

Habitants des cités, engeance casanière,
A vous le temps qui suit toujours la même ornière,
L’immobile maison,