Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/343

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La mer que nous aimons d’une amour infinie,
Nous, avec nos aïeux, de la Grèce venus,
Nous, tes dignes enfants, maternelle Ionie,
Qui tenais de la mer ta gloire et ton génie,
Ta jeunesse immortelle et ta blonde Vénus !

C’est que nous la voyons ici, de la falaise,
Pâle et rose, au matin, sous la brume qui fuit,
A midi, scintillant ainsi qu’une fournaise,
Calme et suave au soir, lorsque le vent s’apaise,
Et reflétant au loin les splendeurs de la nuit.

C’est qu’assis au banquet servi sur la terrasse,
On aime à voir cingler dans le golfe endormi
La barque au foc tendu qui s’incline avec grâce,
A saluer du cœur le navire qui passe,
A songer que, peut-être, il ramène un ami.

Enfin, c’est que les toits épars sur cette côte
Sont comme de vieux troncs rugueux, mais pleins de miel,
Et que toujours au seuil nous trouvons chez notre hôte
Un bienveillant sourire, une âme simple et haute,
Cœur grand comme la mer et bon comme le ciel !