Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXVI

TRAJET NOCTURNE

J’ai fait, l’autre soir, un voyage,
À travers un pays nouveau,
Qui m’a laissé dans le cerveau
Un souvenir triste et sauvage.

Loin de mon toit, chez un ami,
J’avais passé le jour en fête :
J’en revenais, penchant la tête,
Cavalier qui dort à demi.

L’hiver, de ses mains nébuleuses,
Froissait les bois et les sillons.
La neige aux pâles tourbillons
Blanchissait les plaines frileuses.