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Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/282

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L’HIVER SOUS LE CHAUME


Le doux raisin, qui sèche aux solives du toit,
Le porc salé, régal autour duquel on boit,
Et le vin, déjà bon, qui réjouit les verres.

Noël ! jour bienvenu ! jour aux fermes riant !
On rentre de la messe ; à table s’asseyant,
Le vénérable aïeul bénit la blanche nappe.

Odorant et vermeil, le gâteau sort du four :
La bouche et l’œil béants, les marmots sont autour.
Et la bûche qui flambe illumine l’agape.

Cher à la ville, ici le bois vous coûte peu :
Pour maintenir dans l’âtre un magnifique feu
Qui réchauffe les gens et dore les murailles,

Que faut-il ? vers midi, faire un pas au dehors.
Le taillis volontiers vous livre ses bois morts ;
Volontiers le buisson vous offre ses broussailles.

Soyez donc sans tristesse, amis ! — Chauffez-vous bien.
Que le farouche hiver ne vous chagrine en rien ;
Au chant de l’aquilon dormez dans vos retraites.