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LA VIE RURALE.


Laissez maudire ailleurs ses nuits, ses froids cuisants.
Cruel pour la cité, pour vous, ô paysans !
L’hiver est un bourru plein de bontés secrètes.

Quel bien ne fait-il pas ! Dans les plis du terrain,
Il fait périr le ver ennemi du bon grain.
Il contient prudemment la sève sous l’écorce.

À la source épuisée il ramène les eaux.
La terre, amas profond de veines, de réseaux,
Renouvelle par lui ses vertus et sa force.

Plus il vous couvrira de neige et de glaçons,
Plus vous recueillerez de gerbes aux moissons.
C’est là ce que vous chante en passant l’âpre bise.

Il pleut. Laissez pleuvoir, et dormez en lieu sûr.
Chaque ennui du présent est un plaisir futur ;
Chaque goutte qui tombe est une fleur promise !