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LA VIE RURALE.


Paisibles et contents, la tâche terminée,
À votre cher foyer vous rentrez chaque soir.
Combien de citadins, au bout de leur journée,
Ne rapportent chez eux qu’un morne désespoir !

De beaux enfants vermeils, une chaste compagne,
Voient se pencher sur eux votre front adouci.
Pour le pâle ouvrier que la misère gagne,
La femme et les enfants sont un âpre souci.

À vos champs, à vos bois demeurez donc fidèles :
Aimez vos doux vallons, aimez votre métier.
Auguste est le travail de vos mains paternelles :
C’est à votre sueur que vit le monde entier.

De l’air qui vous entoure une sagesse émane ;
La plante vous conseille et le sol vous instruit :
« Restez, » dit le sillon dont vous cueillez la manne ;
Et le frêne du seuil : « Malheur à qui me fuit ! »

Les saisons, il est vrai, vous sont parfois cruelles ;
Aux caprices des cieux vos labeurs sont soumis.
Les blés, tendres encor, sont broyés par les grêles ;
Les vergers sont battus par les vents ennemis.