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III

AUX PAYSANS

À ceux qui vous diront la ville et ses merveilles
N’ouvrez pas votre cœur, paysans, mes amis !
À l’appel des cités n’ouvrez pas vos oreilles ;
Elles donnent, hélas ! moins qu’elles n’ont promis.

Laissez chanter le chœur des machines stridentes ;
Laissez les noirs engins hurler à pleins ressorts.
De vos sages aïeux gardez les mœurs prudentes ;
Et, comme ils ont vécu, vivez — calmes et forts !

La cité pour son peuple en vain se dit féconde ;
Le pain de ses enfants est rude à presque tous.
Sous un luxe qui ment, tel rit aux yeux du monde
Qui tout bas porte envie au dernier d’entre vous.