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TERRE À VENDRE.

Et qu’ayant vu le Louvre il reste mieux à voir !
La nature au dehors en vain le redemande ;
En vain le vrai soleil, les fleurs, la verte lande,
L’errante liberté des vallons et des bois,
À leurs enchantements l’invitent à la fois :
Citadin saturé de voluptés factices,
Il a perdu le goût des plus simples délices ;
Il ne discerne plus le vrai d’avec le faux ;
Jusque dans ses travers et ses pires défauts,
Il chérit son idole et la sert en esclave ;
Il est, sous cette main qui lui serre l’entrave,
Il est semblable à l’homme enivré pour toujours
Par la magicienne aux funestes amours.
S’il proteste, elle rit, elle est la souveraine !
Pour dénouer les fleurs dont elle fait sa chaîne,
Il faudrait le courage, il faudrait la vertu
Que seuls ont les héros ou les saints… L’auras-tu ?