Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
LA VIE RURALE.

C’est le cri de l’espoir qui s’élève ou retombe ;
D’un cœur, d’un faible cœur qui défaille à moitié,
C’est la prière à Dieu réclamant sa pitié !

L’heure pourtant décline, et du soleil qui passe
Les dernières ardeurs meurent sur la terrasse.
Il est temps de sortir, il est temps de revoir
Les jardins, l’horizon, dorés au feu du soir.
On s’accoude aux piliers rangés en colonnade :
Où dirigerons-nous ce soir la promenade ?
Par les sentiers étroits qui longent le coteau,
Irons-nous visiter cet antique château
Dont les pâtres voisins racontent la légende ?
Plus haut, par les tapis de sauge et de lavande,
À travers les parfums qu’on soulève en marchant,
Irons-nous contempler la gloire du couchant ?
On part : chaque rayon que cette heure recèle
À sa vive pensée ajoute une étincelle.
Esprit jeune et charmant, à tout sujet dispos,
Un beau rire argentin se mêle à ses propos.
Ce n’est pas une femme, instinct qui se refuse,
C’est un enfant joyeux que toute chose amuse,
Un folâtre écolier qui chante en son chemin,
Et qui sur toute fleur porte sa blanche main. —