Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/175

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Devant les assauts. les batailles
De ces chevaliers triomphants,
Je regarde en pitié nos tailles
Et nos ambitions d’enfants.

« C’en est fait, dis-je, notre histoire
N’inscrira plus de noms si beaux.
Il ne nous reste que la gloire
Qui rejaillit de leurs tombeaux ! »

Et m’arrêtant, pâle et fragile
Je suis semblable, en mon chemin,
A ce laboureur de Virgile
Incliné sur le sol romain.

Pendant qu’il pousse la charrue
Dans le creux du sillon fumant,
Une dépouille est apparue
Qui le saisit d’étonnement :

Ce sont des restes de cuirasse,
Glaives rouillés, casques fendus,
Crânes énormes d’une race
Dont les enfants se sont perdus.