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Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/10

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AU LECTEUR

Candide lecteur, pour fermer la bouche au Zoïle envieux et reprimer ses insolentes bouffées, trois poincts d’advertissement sont nécessaires au front de ce livre : ce sera l’inexpugnable Gerion qui triomphera des traicts de la médisance, et qui fera retapir ceste furie en ses sombres et enfumez cachots. Le premier, que quelques poëmes sont icy inserez qui furent jadis le pucelage de ma muse, et partant d’un stille moins nerveux et de termes moins rehaussez, tout semblables aux fruicts hastifs, encore acerbes ou insipides (quoy qu’en ces premières fougues paraissoit desjà combien j’aurois un jour de crédit avec les Sœurs). Je n’en pretends toutes fois excuser la médiocrité, car je sçay bien que :


Mediocribus esse pœtis,
Non dit, non homines, non concessere columnœ.

Mais je désire qu’on ne recherche point en ces