Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/105

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Je l’en ferois bien repentir :
Puis, l’ayant demonté de fleches,
D’arc, de carquois, et de flamèches,
Ce bastard, ce mignon, ce nain,
S’en iroit pleurer tout soudain.
En Paphos, en Cypre, en Cythere,
Au sein de sa paillarde mere !
Ou j’envoyrois, en mon courroux
Dans les Enfers ce Dieu des foux,
Avec Pluton et Proserpine.

Fy d’amour vive la cuisine !
Vive les pots, vive les plats,
Andoüilles, gogues, cervelats !
Vive la chair, vive la soupe,
Et vive l’amour quand je souppe !

Car vivre tousjours sans soucy,
Avoir le ventre bien farcy,
De salmigondis, de salades,
De jambons, et de carbonnades,
Et boire sec comme un sapin
Sont les amours de Turlupin.

O que c’est une chose hydeuse
Qu’un portraict d’une ame amoureuse !
Celuy qui veut peindre un amant,
Qu’il s’imagine seulement
Ces spectres qui les nuicts entieres,
Environnans les cimetieres
Font retentir les monumens
D’espouventables hurlemens ;
Ou qu’il se forme une statuë,