Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/107

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Une furie, une megere,
Une meduse, une sorciere,
Un vieux havre ouvert à tout vent,
Une lanterne de couvent,
Nez-pourry, cu-plat, fesse-molle,
Sur qui la teigne, et la verolle
Ont exercé leurs cruautez,
Percée a jour de tous costez,
De qui les mamelles molasses
Serviroient bien de deux bezasses,
Le menton fait en chausse-pié,
Le bas du ventre historié
Comme un bast de mulet d’Auvergne ;
De son penil pend une hargne,
Qui rencontrans deux landions
Font en ses brusques tordions
Entre ses fesses applaties
Une musique à trois parties.

Bref, ce vieux fust, ce vieux cabas,
Qui mene le branle aux sabbats,
Qu’un grand bouc parmy cette troupe
A mille fois portée en croupe,
Et qui cent fois a lachement
Baisé le diable au fondement :
Vieille aridelle de bagages,
A qui palefreniers, et pages,
Laquais, soldats, et pionniers,
Ont monté dessus ses paniers.

Enfin cette laide guenuche,
Le cu chaud en poule d’austruche,
Sçait si bien mon maistre piper,
Et dans ses filets attraper