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Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/16

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LE BANQUET DES MUSES

OU

RECUEIL DR TOUTES LES SATYRES, PANEGYRIQUES,

YAMBES, MASCARADES, ÉPITAPHES, ÉPITHALAMES,

ÉPIGRAMES, GAYETEZ, AMOURETTES,

ET AUTRES POEMES PROPHANES

DU SIEUR AUVRAY.


SATYRE.

Que de l’infect limon d’un bourbeux populaire,
Sur les flateurs cerceaux d’un zephire prospere,
Les aveugles destins aucuns guindent aux cieux.
Et que d’autres (des-ja les commenssaux des dieux)
Ils facent insolens tresbucher aux abismes,
Cela n’est pas nouveau, les honneurs plus sublimes
Plus durables ne sont, et les foudres légers
Pardonnent moins aux tours qu’aux taudis des bergers.

Ces sourcilleux rochers, qui leurs cimes pointues
Portent dedans le sein des vagabondes nuës,
Seroyent bien tost brisez et broyez en morceaux
Au choc impétueux des mugissantes eaux.
S’ils ne s’eslargissoyent bien avant sous les ondes ;