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Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/35

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Ne crachent que tiltres et lois,
Tous gens de bal et de manege,
Qui ont eu le foüet plus de fois
A la cuisine qu’au college !

Grands juges ce n’est contre vous
Que la satyre est en courroux ;
Pour vous ô justes Aristides !
Nos dards ne sont poinct aiguisez,
Mais pour les sysamnes perfides
Qu’escorcher faisoit Cambisez.

Combien vestus de peaux de buffe,
Qui n’ont veu Cujas ny Rebuffe,
Bartole, Papon ny Bacquet,
Rompent d’affaire d’importance ?
Comme si de leur vain caquet
Dépendoit tout l’heur de la France !

Depuis le nom le Predican,
Que Themis fut mise à l’encan,
Qu’aux asnes on vid porter crosses,
Houlettes d’or bergers de bois,
Et trainer moines en carrosses
Tous maux ont pleu sur les françois.

Depuis qu’à la femme fragille
Fut permis lire l’Evangile,
Que saint Paul à veu les tizons,
Et qu’on voulut la foy divine
Prouver par humaines raisons
La France est tombée en ruyne.

Jadis les muses se plaisoient
Chez les rois qui les carressoient,