Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/36

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Mais, ô maudit siecle ou nous sommes !
Le vice est monté à tel poinct,
Qu’en la cour les plus sçavans hommes
Sont des saincts qu’on ne feste point.

Combien l’oysiveté consume
D’esprits au poil et à la plume,
Cachez en des antres profonds,
Incogneus de nostre monarque,
Cependant que quelques bouffons
Tiennent le timon de la barque !

Que sert de lire incessamment
Et de perdre inutilement
Tant de temps, d’huille, et de bougie,
Puis que sur le Louvre est escrit
Qu’une dragme d’effronterie
Vaut mieux que cent livres d’esprit !

Aussi au parvis de ce temple
Le plus souvent ne s’y contemple
Que cervelles de revollin,
Et que bruire ces Aristophanes
Comme en la porte d’un moulin
L’on n’entend braire que des asnes.

Chacun joüe au boute-hors,
L’un est dedans, l’autre est dehors,
L’un servant autruy s’y consomme,
L’autre approchant trop le soleil,
Croit si haut, qu’en fin on l’assomme
Dans les nuaux de son orgueil.

Aux uns dès le sueil de la porte
Des gouvernements on apporte :