Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/80

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Chante les flames cuisantes
Du dieu que les coribantes
Sonnans jadis leurs bassins
Emporterent à grands tourbes,
Conte nous toutes ses fourbes,
De ses amoureux larcins.

Quand Lede en cigne il courtise,
Quand pour la fille d’Acrise
Il se change en gouttes d’or,
Satyre pour Antiope,
Thoreau pour la belle Europe
L’heritiere d’Agenor.

En feu changé pour Ægine,
En pastre pour Mnemosine,
En mouton, estant vaincu
De la femme d’Amphitrie,
En aigle pour Asterie,
Et pour Junon en cocu.

Chanteras tu bien sans rire
Comme Silvain vieux satyre
Pensant Yole forcer
L’aveugle amour qui le brusle
Le transporte au lict d’Hercule
Que tout nud veut embrasser ?

Jà ce dieu fretillant d’aise
Afin d’amortir sa braise
D’Iole cerche le sein,
Mais trouvant la chair veluë
D’Alcide porte-massuë,
Soudain retire sa main.